Les deux articles de Joseph C. Hafele et Richard E. Keating consacrés aux décalages d’horloges prédits et mesurés à l’issue de deux tours du monde à contresens constituent un jalon que l’on peut qualifier de crucial pour l’histoire de la physique. Si l’expérience menée par ces deux physiciens humbles et discrets est souvent mentionnée dans les ouvrages de vulgarisation et de cours, elle ne bénéficie pas pour autant en général de l’attention qu’elle mérite, étant citée simplement comme l’une des nombreuses vérifications de la « dilatation des temps », terme confus sous lequel on amalgame un ensemble d’effets hétéroclites. L’analyse de ces deux publications majeures ainsi que d’une publication antérieure de Hafele offre l'opportunité de revenir sur l’originalité de l’expérience de 1971 et d’expliquer les implications multiples et profondes du résultat obtenu.
Cet article d’Einstein publié en 1911 reste l’un de ses travaux les plus cités et constitue aujourd’hui la référence pour les physiciens quand il s’agit de présenter une dérivation simple du décalage spectral gravitationnel, appelé couramment « effet Einstein ». Cet article possède une importance historique et pédagogique considérable, notamment parce que les physiciens continuent majoritairement à l’interpréter incorrectement, ce qui les conduit à ignorer l’origine purement relativiste de l’effet. Contrairement à l’article d’Einstein de 1907 « Du principe de relativité et des conséquences tirées de celui-ci » où il proposait une dérivation du décalage spectral gravitationnel proche de la version moderne, l’article de 1911 est beaucoup plus ambigu pour un non-spécialiste et peut conduire aisément à des contresens.
L’article d’Einstein de 1907, beaucoup moins connu que les célèbres productions de son « annus mirabilis » 1905, est pourtant l’une de ses publications les plus importantes : synthèse originale par ses soins des différents travaux portant sur la relativité, d’un intérêt historique considérable ; première formulation du principe d’équivalence locale entre gravitation et accélération, étape cruciale sur la longue route qui allait le conduire à la théorie de la relativité générale en 1915 [le présent article est publié dans le cadre du centenaire de la relativité générale, 2015]
L’article d’Einstein fondateur de la relativité restreinte (le quatrième de son « annus mirabilis »), qui paraît en 1905, est novateur aussi bien du point de vue épistémologique que théorique, conceptuel ou prédictif.
Le mathématicien Painlevé propose une métrique de l’espace qui fait le lien entre la mécanique de Newton et la relativité générale. Il propose une classe de solutions à l’équation d’Einstein : la fameuse métrique de Schwarzschild (utilisée en relativité générale) devient l’une d’entre elles.